Lydia Vladimirovna Litvyak

Lydia Vladimirovna Litvyak

Lydia Vladimirovna Litvyak, (18 août 1921 - 1er août 1943), plus connue sous les noms de Lydia Litvak, ou Lily Litvak. Elle fut, l'une des rares as soviétiques féminin de la Seconde Guerre mondiale et certainement la plus connue avec Yekatérina Budanova

Surnommée la Rose de Stalingrad par la presse soviétique, elle avait à 22 ans accompli 168 missions et comptait 12 victoires personnelles à son actif, chiffre parfois contesté par certains, ne lui attribuant que de deux à cinq victoires.

Elle était surnommée la Rose de Stalingrad parce qu'à chaque fois qu'elle abattait un avion nazi, elle faisait peindre une rose blanche sur le nez de son chasseur.

Née à Moscou, elle est attirée par l'aviation, dès son plus jeune âge, entrant dans un aéro-club, à quatorze ans, et effectue son premier vol en solo, un an plus tard. Elle intègre ensuite l'école d'aviation Khersonskoya, et obtient un brevet d'instructeur.

Après l'attaque allemande en juin 1941, elle désire rejoindre une unité de combat, mais sans succès, jusqu'à la création de trois unités entièrement féminines par Marina Raskova, au début de l'année 1942.

Elle est alors acceptée au 586e régiment de chasse, une unité équipée de Yakovlev Yak1, qui défend la région de Saratov, où elle effectue ses premières missions de combat, de janvier à août 1942.

En septembre, suite à un conflit entre le chef de régiment, le Major Tamara Aleksandrovna Kazarinova, Lydia et plusieurs pilotes dont Raisa Belyayeva, Yekatérina Budanova, Mariya Kuznetsova, Klavdiya Nechayeva et Antonina Lebedeva, sont affectées à une unité masculine, le 437e régiment de chasse, opérant dans le secteur de Stalingrad, équipée de chasseurs Lavotchkine Lagg3.

Elle y reste peu de temps, mais le 13 septembre, elle remporte ses deux premières victoires, un Junkers Ju88 et un chasseur. Elle ajoute un autre Ju88 à son palmarès, le 27 septembre.

Alors que deux de ses camarades retournent au 586e régiment, elle est mutée avec Yekatérina Budanova, au 9e régiment de chasse de la Garde, commandé par Lev Shestakov, où elles restent jusqu'à janvier 1943, date à laquelle, finalement, elle intégrent le 296éme régiment de chasse, dirigé par Nikolay Baranov. Elle abat alors deux nouveaux adversaires, le 11 février, un Ju88 et un Fw190A, exploit qu'elle renouvelle le 1er mars.

Le 17 février, elle reçoit l'Ordre du Drapeau rouge, et deux jours plus tard, elle est promue second lieutenant.

Le 15 du mois, elle abat de nouveau deux avions, deux Ju88, mais après avoir abattu le premier, son avion est touché par l'escorte. Elle réussi néanmoins à en descendre un deuxième et ramène son avion à la base, mais s'évanouit après l'atterrissage, elle restera à l'hôpital jusqu'en mai.

Lorsqu'elle rejoint son unité, celle-ci est devenue le 73e régiment de chasse de la Garde, elle obtient de nouveau deux autres victoires au cours du mois, mais dans le même temps, Baranov et son ami proche Aleksey Solomatine, sont tués.

Ce dernier se tue le 21 mai à l'atterrissage, son avion ayant été endommagé au combat, certains suspecteront qu'il existait une liaison entre les deux pilotes, sa mort affecte gravement le moral de la jeune femme.

Le mois de juillet est encore pire, Lydia est blessée à deux reprises, le 16 et le 18, et doit atterrir en territoire ennemi, elle rentre à pied la première fois et est secourue par un autre pilote, la seconde. Ce même 18 juillet, sa rivale et amie Yekatérina Budanova est tuée au cours d'un combat contre des Bf109. Finalement, le 1er août, alors qu'elle effectue sa quatrième mission, escortant une unité de Sturmoviks, elle est séparée de son groupe et disparait.

Il existe de nombreuses zones d'ombre sur le destin de Lydia Litvak. Même sa mort, pourtant reconnue officiellement en 1986, est contestée. La légende veut qu'elle ait succombé sous l'attaque de huit Messerschmitt BF109. Mais elle fut d'abord, de nombreuses années durant, considérée comme manquante, par les autorités soviétiques, suspectant qu'elle avait été capturée. Ce doute était renforcé par le fait que le père de Lydia, avait été victime de la répression stalinienne en 1937.

Sa tombe présumée fut découverte par des étudiants de Krasnyy Luch, pendant l'été 1979, mais il ne semble pas qu'on ait procédé à une exhumation du corps. Malgré tout, le ministère de la défense reconnut, le 31 mars 1986, qu'il s'agissait des restes de Lydia Litvak, et Mikhaïl Gorbatchev lui décerna le titre de héros de l'Union soviétique, le 5 mai 1990.

Cependant, certains témoignages laissent entendre qu'elle a survécu au crash. Un autre pilote soviétique, Vladimir Lavrinenkov, affirme l'avoir aperçue dans un camp de prisonniers. Dans une note présente dans les archives de la force aérienne, Aleksandr Gridnev, officier commandant en second le 586e régiment, affirme lui, qu'il l'a entendue parler à la radio allemande, après sa disparition.

Enfin, une interview fut donnée à une chaîne russe de télévision, à une femme résidant en Suisse, se présentant comme une ancienne pilote soviétique, blessée deux fois pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette femme, bien que gardant l'anonymat, fut reconnue par Nina Raspopova, une ancienne pilote du 46éme régiment de bombardement nocturne, comme étant probablement Lydia Litvak.

Son score reste contesté, certains lui attribuant douze victoires individuelles et quatre collectives, d'autres minimisant ses exploits respectivement à cinq et deux.