Yakovlev YAK9

Yakovlev YAK9

 

Au cours du printemps 1942, les alliages d’aluminium redevinrent plus courants en URSS et l’équipe d’Alexander Sergueïevitch Yakovlev décida de concevoir une version de reconnaissance à long rayon d’action du Yak7, le Yak7D.

Une nouvelle voilure fut conçue, avec une envergure plus courte mais la même surface alaire.

Elle était constituée par deux longerons métalliques en H, recouverts par un revêtement de contre-plaqué de bouleau, imprégné de bakélite.

Le volume intérieur, dégagé par l’emploi de métal, fut mis à profit pour installer pas moins de huit réservoirs structuraux.

L’amélioration semblant prometteuse, Yakovlev décida d’étudier un chasseur équivalent, sous le nom de Yak-7DI, combinant un fuselage de Yak7B avec les nouvelles ailes pour réduire la masse. Le nombre de réservoirs fut cependant réduit à quatre, la mitrailleuse UB sur la droite du capot fut, elle aussi, enlevée dans le même but et, pour améliorer la visibilité vers l’arrière, la canopée arrière du Yak1B en plexiglas fut montée.

Les essais menés à la fin de l’été se révélant satisfaisants, l’avion fut mis en production sous la nouvelle désignation de Yak9, avec le nombre de réservoirs d’aile ramené à deux.
La production en série commença avant la fin de l’année et dès décembre 1942, les premiers exemplaires arrivèrent dans les unités de combat.

Au début de 1943 apparut la première variante, le Yak9T, le T signifiant Tiajélowooroujényï (lourdement armé), qui embarquait en lieu et place du canon ChVAK de 20 mm, un NS-37 de 37 mm tirant lui aussi entre les pales. Pour laisser la place à la culasse de cet imposant canon, l’habitacle fut reculé de quarante centimètres.

Après les essais, cette variante arriva dans les unités au printemps 1943. Dans le même temps, la VVS, maintenant que l’Armée rouge avançait, avait besoin de chasseurs à plus long rayon d’action pour compenser la possible absence d’aérodromes avancés.

Le besoin fut satisfait par le Yak9D qui, récupérant quatre réservoirs d’aile, avait un rayon d’action de 1400 kilomètres, au lieu de 900. Déployé dès 1943, le Yak9D fut cependant grandement amélioré par les études aérodynamiques du TsAGI, au début 1944 pour compenser l’augmentation de masse due aux réservoirs supplémentaires. Cependant, durant l’hiver 42-43, les avions employés sur le terrain dans des conditions sommaires, la plupart du temps stationnés à l’extérieur, avaient souffert de nombreux accidents à cause d’une dégradation rapide de leur revêtement de bouleau.

A la suite d’un avertissement personnel de Staline, le bureau Yakovlev plancha alors sur une grande série de modifications pour améliorer la durabilité et les performances de l’avion.

Le nouvel avion désigné Yak9U (Ouloutchchényï, amélioré), aurait dû être motorisé par le nouveau Klimov M-107A. Mais les problèmes de mise au point de celui-ci, qui provoquèrent la perte du prototype en février 1943, amenèrent à lui préférer le M-105PF plus fiable.

L’armement fut aussi augmenté avec la réapparition de la deuxième mitrailleuse UB de capot. La variante fut mise en production au début de l’année 1944 et se poursuivit dès lors jusqu’à la fin du conflit. Une variante UT, avec le canon de 37 mm, en fut dérivée.

Le Yak9 fut entre autre l’appareil du Groupe de chasse Normandie-Niemen et du 1er régiment de chasse polonais.

Il servit de monture à de nombreux as, comme Alexandre Pokrychine titulaire de 59 victoires, Grigori Retchakov de 56 et Dimitri Glinka de 50.

Les Yak9DD de la 236e division de chasse (IAD) fournirent l’escorte aux bombardiers américains qui attaquaient les champs pétrolifères en Roumanie.

Ils appuyèrent quelque temps les partisans yougoslaves, en opérant à partir de Bari en Italie.
L’arrivée du Yak9U au front correspondit à celle du Yakovlev Yak3 et du Lavotchkine La7 avec lesquels il allait enfin acquérir une supériorité aérienne pour l’Armée rouge.

Le Yak9U semble avoir été sensiblement aussi performant et capable que le P51D américain, quoique optimisé pour le combat à des altitudes moyennes qui étaient les plus disputées sur le front de l’Est.

Contrairement à son cousin le Yak3, optimisé pour le combat contre les chasseurs à basse altitude, il était plus polyvalent et avait un meilleur rayon d’action.

Yakovlev YAK9 :

  • Moteur Klimov MP-105PF-3
  • 1360 Ch
  • 602 Km/h
  • 1 Canons 20 mm 2 Mitrailleuses 12.7 mm 6 Roquettes 82 mm
  • 3080 Kg en charge
  • 10600 m de plafond pratique
  • 1410 Km en distance franchissable
  • 1 pilote 

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