La Luftwaffe
Le terme Luftwaffe (littéralement, arme de l'air) désigne les différentes armées de l'air de l'Allemagne au cours de son histoire. Composante aérienne de la Bundeswehr, elle s'appelle aujourd'hui officiellement Deutsche Luftwaffe pour se différencier des armées de l'air d'autres pays de langue allemande comme l'Autriche et la Suisse. C'était aussi le nom officiel de l'armée de l'air allemande sous le Troisième Reich entre 1935 et 1945.
Le précurseur de la Luftwaffe, le service aérien de l'armée allemande impériale, avait été créé en 1910, quatre ans avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale (1914-1918) avec l'apparition de l'aviation militaire, bien que l'on ait eu l'intention d'utiliser les avions principalement pour la reconnaissance aérienne des lignes ennemies de la même manière qu'on avait utilisé les ballons pendant la Guerre franco-prussienne en 1870-1871.
Ce n'était toutefois pas la première armée de l'air du monde, étant donné que l'Aéronautique militaire de la France est également fondée en 1910. La fondation de celle du Royaume-Uni, la Royal Flying Corps, eut lieu deux ans plus tard, en 1912.
Le 26 février 1935, Adolf Hitler ordonne à Hermann Göring de rétablir la Luftwaffe, bien que le traité d'armistice soit toujours en vigueur. Mais ni la France ni le Royaume-Uni ni la Société des Nations ne font rien pour empêcher l'Allemagne d'entreprendre cette action ou d'autres violations du traité de Versailles.
La Luftwaffe saisit l'occasion de tester l'efficacité de ses tactiques de combat et de ses appareils pendant la Guerre civile espagnole de 1936-1939 quand la Légion Condor va en Espagne pour y donner un appui aérien à la révolte conduite par Francisco Franco contre le gouvernement républicain. Les machines, dont les noms deviendront fameux dans le monde entier, incluent notamment le Junkers Ju 87 « Stuka » (Sturzkampfflugzeug = avion de combat en piqué), spécialisé dans le bombardement en piqué, offrant alors une bien plus grande précision que le bombardement en altitude, et le Messerschmitt Bf 109, l'avion de chasse le plus fameux en Allemagne.
Pendant l'été 1939, à la veille du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, la Luftwaffe devient l'armée de l'air la plus puissante du monde. Résultat : elle joue un rôle significatif pendant les premières campagnes de la guerre et contribue pour beaucoup au succès final des forces armées allemandes pendant la période du 1er septembre 1939 jusqu'à la mi-juin 1940, prouvant aux armées ennemies l'efficacité des tactiques désignées sous le concept du Blitzkrieg (guerre éclair) formulé par la Wehrmacht pendant la période de l'entre-deux-guerres.
La Luftwaffe perd 1470 avions sur le front occidental en mai-juin 1940 dont 1290 durant l'invasion des Pays-Bas, Belgique et France, entre 250 et 300 sont perdus par accidents.
Le commandant en chef de la Luftwaffe, le Reichsmarschall Hermann Göring commence à surestimer la capacité de ses escadrilles à apporter une victoire rapide et complète à l'Allemagne nazie. Il se vante de pouvoir détruire en un mois l'aviation britannique avant le déclenchement de l'invasion prévue du Royaume-Uni, l'opération dont le nom de code est « Seelöwe » (« Otarie »).
Ultérieurement, l'incapacité de la Luftwaffe à conquérir la maîtrise du ciel pendant la Bataille d'Angleterre est vue comme la conséquence d'un changement de tactique.
Au lieu d'attaquer les aérodromes militaires, la Luftwaffe commence à bombarder des cibles industrielles et des villes telles que Londres après un raid aérien sur Berlin le 25 août 1940 des bombardiers du RAF Bomber Command. C'est un moment clé de la conduite de la guerre. La puissance aérienne allemande commence petit à petit à diminuer à la suite de l'attaque de l'URSS en juin 1941 et de l'entrée en guerre des États-Unis en décembre 1941.
L'Allemagne nazie éprouve des difficultés grandissantes d'approvisionnement en matériaux stratégiques, surtout l'aluminium, sans lesquels il devient de plus en plus difficile de construire des avions et d'autres armes pour les forces armées allemandes. Pire chose encore pour la Luftwaffe, le style de direction de Göring est vraiment défectueuse, bien que celui-ci réussisse toujours à rejeter la responsabilité de ses défaites sur ses subordonnés comme Udet (qui se suicide en novembre 1941).
Les Allemands auraient peut-être pu renverser encore la guerre aérienne grâce à l’invention des premiers avions à réaction par Messerschmitt. Mais Hitler gâche cette chance en exigeant d’en faire des bombardiers, contre l’avis de ses officiers, et non des avions de chasse, ce qui aurait été bien plus approprié.