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North American P-51 Mustang

North American P-51 Mustang : Un pur sang racé.

 

Le P-51 Mustang est certainement le chasseur américain le plus célèbre, conçu par North American Aviation qui servit lors de la Seconde Guerre mondiale. Il fut développé pour répondre à un besoin urgent des Britanniques d’accéder à des chasseurs supplémentaires pendant la bataille d'Angleterre en 1940.

Son moteur Allison, dont le système de suralimentation était peu évolué, limita dans un premier temps son emploi en tant que chasseur de supériorité aérienne, bien que performant à basse altitude grâce à sa grande finesse aérodynamique. Avec l'adaptation sur le P-51, de l'excellent moteur britannique Rolls Royce Merlin, l'appareil devint l'avion d'escorte dont avaient besoin les États-Unis a cette époque, pour accompagner leurs grands raids de bombardiers stratégiques au dessus de l'Allemagne.

Au début de 1944, il a une part déterminante dans l'obtention de la supériorité aérienne qui permit l'invasion de l'Europe et fut l'un des trois grands chasseurs américains de la Seconde Guerre mondiale par le nombre, avec 15 586 exemplaires produits.

Le P-51 Mustang est considéré comme l’un des meilleurs chasseurs a hélice de tous les temps, grâce principalement a sa vitesse et son très grand rayon d’action.

Après le début de la guerre, des responsables de la Royal Air Force prospectaient aux États-Unis pour pallier leur manque d'avions de chasse. A cette époque, seul le chasseur américain P-40 est comparable aux productions européennes, la Royale Air Force passe donc commande auprès de Curtiss, dont l’usine est déjà aux limites de production.

La société North American est appréciée par la RAF qui lui a déjà acheté de nombreux avions d'entraînement NA-16, en particulier pour la rigueur et la régularité de ses livraisons. La RAF contacte North American Aviation pour produire sous licence des P-40D, en avril 1940. Dutch Kindleberger, le président de North American, bien que prêt à accepter de construire sous licence l’avion de Curtiss-Wright Corporation, affirme qu'il peut créer un chasseur supérieur équipé du même moteur et dans des délais similaires à la mise en production du P-40.

Les Britanniques acceptent la proposition le 10 avril 1940, à la condition que le prototype NA-73X soit prêt dans un délai de cent vingt jours.

Le P-51 Mustang est le premier avion à avoir bénéficié d'une conception inversée, car les caractéristiques de son aile ont été imposées avant son dessin et que la valeur importante du rayon d'action souhaité imposait une faible traînée à grande vitesse, et en particulier un écoulement laminaire étendue sur le profil d'aile.

De construction entièrement métallique, principalement à base d'aluminium, le prototype NA-73, n’a que les gouvernes entoilées et le fuselage est divisé en trois sections assemblées par vis; de même chaque aile comprend deux parties, une interne et une externe. Le pilote est logé dans un habitacle spacieux, protégé par une plaque de blindage épaisse de huit millimètres à l’arrière, à l'avant par un pare-brise blindé et il est de plus bien agencé pour l'époque.

Le prototype du P-51, bénéficie d’un très bon aérodynamisme, d’un dessin très fin, d’un train d’atterrissage simple, lui donnant une large voie de trois mètres du fait de son ouverture vers l’extérieur et peut emporter presque deux fois plus de carburant qu'un Spitfire. Il est donc capable d'excellentes performances, en particulier en termes de rayon d'action ; il reste par contre handicapé par les limitations de son moteur Allison V-1710 en altitude.

En effet celui-ci, seul véritable moteur américain en ligne à refroidissement liquide souffre du retard des USA dans la fabrication de compresseurs mécaniques, du fait d'une préférence accordée avant guerre, aux turbocompresseurs.

Les quatrièmes et dixièmes prototypes du NA-73, sont pris en compte par l'USAAF sous le nom de code de XP-51, qui les teste sans grand enthousiasme ni empressement. Le simple fait que l’avion soit issu de spécifications britanniques, est semble il la seule cause du manque de conviction de la bureaucratie militaire, sous le prétexte du « not made here » ou « pas inventé ici ».

Vu le succès grandissant du P-51 Mustang en Europe, l'USAAF finit par s'y intéresser, et 55 d'entre eux sont commandés par l’USAAF, qui les réarme avec quatre mitrailleuses de 12.7 mm, en lieu et place des canons de 20 mm, et les dote de deux caméras K-24 dans le fuselage. Le nom de « Mustang » est donné par la RAF, les américains l'ayant tout d'abord baptisé « Apache » avant d'adopter le nom britannique.

Suite à l'essai d'un Mustang de la RAF en avril 1942, le pilote d'essai de la firme Rolls-Royce, Ronald Harker, déclare que l'avion serait la cellule idéale pour le nouveau moteur Merlin 60, qui équipe le Spitfire. Les ingénieurs de Rolls-Royce louent trois Mustangs P-51 pour tenter l'adaptation du moteur. Le programme est autorisé en août 1942 et développé sur cinq avions. Ils sont tous équipés de Merlin 65 avec pour résultats, une augmentation de puissance d'environ 200 cv à 6000 mètres et de 490 cv à 7500.

Le montage d'un radiateur supplémentaire pour refroidir le moteur s’avère nécessaire car le compresseur à deux étages du moteur anglais, provoque l'élévation de la température de l'air admis à près de 200°C.

L'idée est transmise à North American, par l'intermédiaire de l'attaché militaire américain à Londres, le major Thomas Hitchcock. North American Aviation obtient l'autorisation de monter deux Merlin 65 et le motoriste Packard de Detroit négocie avec Rolls-Royce une licence pour produire le moteur.

Les performances du P-51 ainsi équipé sont époustouflantes avec une vitesse de pointe de 713 km/h à 9000 mètres, soit 100 km/h de plus qu'un Mustang avec un moteur Allison, résolvant ainsi les problèmes de performances en grande altitude. Ces modifications permettent à l'USAAF de disposer enfin d’un chasseur à long rayon d'action capable d'escorter ses bombardiers au dessus de l'Allemagne.

Plusieurs défaut reste à résoudre sur le P-51, son manque de visibilité vers l'arrière, son armement insuffisant et la tendance de ses mitrailleuses à s’enrayer lors de manœuvres brusques du au fait du fait de leur position couchée sur le côté. Le problème du champ de vision arrière est résolu par les pilotes britanniques qui montent la verrière bombée en plexiglas adoptée aussi sur le Spitfire, connue sous le nom de Malcolm Hood ; la modification est par la suite adoptée par une bonne partie des P51 de l’USAAF.

L'avion vole en novembre 1943, avec Bob Chilton aux commandes et le concept est validé. North American prélève alors deux P51B de la chaîne de montage et les termine avec la nouvelle verrière sous le nom de P51D profitant au passage pour remédier aux problèmes de l'armement, en installant trois nouvelles mitrailleuses MG53-2 dans chaque aile, les deux centrales approvisionnées à 400 coups et les autres à 270.

En 1944, les nouveaux Mustangs sont dotés une innovation importante: le montage du collimateur gyroscopique K-14. Ce viseur, basé sur les modèles Feranti britanniques, prévoit grâce à un calculateur analogique la position de tir souhaitable, le pilote rentrant uniquement l'envergure de l'adversaire et la distance de tir grâce à une molette sur la manette des gaz. Cet équipement permet à des pilotes relativement novices d'effectuer des tirs en déflection, et ainsi de tenir tête aux vieux briscards de la Luftwaffe.

Le P51 Mustang est un avion très prisé par les collectionneurs de Warbird, avec plus de 100 appareils en état de vol dans le monde, modifiant pour certains les performances de l’appareil pour participer a des courses de pylônes, notamment a Reno au USA.

North American P-51 Mustang :

  • Moteur Packard V-1650-7 (Rolls-Royce Merlin)
  • 1510 Ch
  • 703 Km/h
  • 6 Mitrailleuses 12.7 mm 910 Kg de bombes ou 6 roquette de 127 mm
  • 5260 Kg en charge
  • 12800 m de plafond pratique
  • 1530 Km en distance franchissable
  • 1 pilote 

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