Amiot 143

Amiot 143 

L’Amiot 143 est un bombardier français, conçu en 1933 dans le cadre du  programme des multiplaces BCR (Bombardement, Chasse, Reconnaissance).  

Au moment où nait en France une Armée de l'Air indépendante, le gouvernement français s'intéresse fortement au concept d'avion polyvalent inventé par le général italien Giulio Douhet : ce multiplace de combat doit assurer les missions de bombardement de jour comme de nuit ou de grande reconnaissance ; rapide, lourdement chargé de bombes et protégé de toutes parts par de nombreuses mitrailleuses, cet avion "trois en un" coûte beaucoup moins cher et les crédits alloués à l’Armée de l’air naissante sont maigres.

Un programme de multiplaces de combat (M4) est lancé fin 1928 pour assurer le remplacement des bombardiers Lioré et Olivier LeO 20 et Farman F.60 datant de la fin de la Première Guerre mondiale. Ce programme donne naissance aux Blériot 137, Breguet 410, Farman F.211, SPCA 30 et Amiot 140.

Amiot 140M : Le premier des deux prototypes Amiot 140M prend l'air le 12 avril 1931, équipé de 2 moteurs Hispano-Suiza 12Nbr de 650 ch. Cet appareil entièrement métallique n’est pas très harmonieux, mais défendu par 5 mitrailleuses Lewis de 7,7 mm disposées de façon à couvrir le plus d’angles possibles. L’aile haute, cantilever, est dotée d’un profil très épais, permettant à l’équipage d’accéder aux moteurs en vol. Elle comporte une section centrale rectangulaire, sans dièdre et d’épaisseur constante, supportant les moteurs et, de chaque côté, la jambe amortie du train principal.

Le fuselage est très étroit, avec d'avant en arrière un poste de mitrailleur avant, un pilote au niveau du bord d'attaque de l'aile et un poste de mitrailleur dorsal. Sous l'aile est installée, entre les jambes du train d’atterrissage fixe équipé de grosses roues carénées, une importante gondole vitrée avec le bombardier-navigateur à l'avant et un mitrailleur à l’arrière. La soute ventrale permet de loger 912 kg de bombes. Il n'est pas prévu de commander en série cet appareil mais, comme ses concurrents, l'Amiot 140 doit permettre de mettre au point le futur multiplace de l'Armée de l'Air.

Amiot 141 : Projet d’évolution en 1932, non réalisé.

Amiot 142 : Un prototype similaire à l’Amiot 143, commandé à titre comparatif avec des moteurs Hispano-Suiza 12Ybrs. Premier vol en janvier 1935.

Amiot 143 : En octobre 1933 le Ministère de l’Air remplace le programme de 1930 par le Programme des multiplaces BCR (Bombardement, Chasse, Reconnaissance). À titre intérimaire, est passée le 23 novembre 1933, une commande de 40 Amiot 140 à moteurs Gnôme et Rhône 14K de 870 ch. Deux appareils de présérie sont construits, le premier prenant l’air en août 1934. Les 10 premiers appareils reçoivent 6 mitrailleuses Lewis de 7,7 mm : 1 dans la tourelle de nez (8 chargeurs de 100 cartouches), 2 dans le poste inférieur arrière (12 chargeurs) et 2 dans le poste dorsal de 12 chargeurs également, et une en position ventrale (6 chargeurs).

À partir de l’Amiot 143 n° 11 la mitrailleuse ventrale est supprimée et à partir du N° 31 le fuselage est allongé de 30 cm à l’avant et la tourelle supérieure avancée de 90 cm, les mitrailleuses Lewis étant remplacées par 3 MAC 1934 de 7,5 mm (12 chargeurs de 100 cartouches pour les postes arrières, 8 chargeurs pour la tourelle avant). Malgré son étroitesse, la soute permet de charger 1 bombe de 500 kg, 4 bombes de 100 ou 200 kg, 8 bombes de 50 kg et 32 bombes incendiaires de 10 kg, plus 4 bombes de 100 ou 200 kg sous les ailes.

73 appareils supplémentaires, commandés en avril 1935, sont livrés entre avril et octobre 1936. La commande de 25 Amiot 144 ayant été convertie en autant d’Amiot 143, ce sont donc au total 138 appareils qui sont livrés à l’Armée de l’Air. 45 avions ayant été détruits durant la Campagne de France, on recensait 52 Amiot 143 en Zone Libre à l’Armistice, et 25 en Afrique du Nord. Les GB I/38 et II/38, repliés à Istres, les utilisent pour des missions de transport jusqu’en juillet 1941.

Regroupés en Groupe de Marche pour participer à la Campagne de Syrie, ces appareils regagnent la France pour constituer la 3e escadrille du GT I/15, formée le 14 juillet 1941 et transformée en GT III/15 en octobre suivant. Quelques appareils sont  détruits par les Alliés débarquant en Afrique du Nord, mais le GT I/36 (ex III/15) utilise encore 4 Amiot 143 durant la Campagne de Tunisie en janvier 1943. Ils sont réformés début 1944 par manque de pièces détachées.

Amiot 143 :

  • 2 Gnome & Rhône 14Kirs/Kjrs Mistral
  • 2 X 870 Ch
  • 295 Km/h
  • 3 mitrailleuses MAC 1934 de 7,5 mm de 900 a 1600 Kg de bombes
  • 10360  Kg en charge
  • 7900  m de plafond pratique
  • 1300 Km en distance franchissable
  • 5 Equipiers

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