La Bataille de Koursk

Koursk ne fut pas, comme on l’a souvent affirmé, une seule bataille de chars gigantesque, mais plutôt un ensemble de combats qui rassemblèrent cependant des forces très importantes, ce dans les deux camps.

C’est précisément au cours de ces batailles que l’on put constater que la Wehrmacht ne pouvait, faute de ressources suffisantes, faire face à une guerre sur deux fronts, ce malgré les succès locaux remportés. Le 3e Reich, s’il n’était pas encore battu, commençait à fléchir ! Les Soviétiques le sentirent nettement, eux qui malgré les énormes pertes subies depuis juin 1941, parvenaient alors à amener sur le front des troupes fraîches.

Le repli d’Afrique du Nord au printemps puis la guerre qui débutait en Italie, constituaient pour les Allemands des revers essentiels, dus à la supériorité numérique alliée. Cette supériorité ne fera que s’accentuer, jusqu’à la destruction totale du 3e Reich. En cela, Koursk peut-être considéré comme la preuve de l’infériorité numérique allemande. Hitler avait voulu cette guerre sur deux fronts, surestimant sans aucun doute les capacités de l’Allemagne et il se trompa !

Plus grande bataille « industrielle » de l’histoire, la bataille de Koursk (un immense saillant de 23 000 km2, situé entre Orel au nord et Belgorod au sud) se développe du 5 juillet au 23 août 1943. Elle est l'une des batailles décisives qui ont déterminé l’issue de la Seconde Guerre mondiale sur le continent européen.

Alors qu'il est communément admis que la bataille de Stalingrad représente le véritable tournant de la Seconde Guerre mondiale sur le continent européen, le début de la fin pour la Wehrmacht et la mise en route de l'avancée irrésistible du rouleau-compresseur soviétique jusqu'à Berlin, la bataille de Koursk constitue un tournant tout aussi important mais moins connu, et nuance cette analyse : le premier semestre de l'année 1943 constitue en fait sur le front russe une phase d'équilibre, de récupération et de préparation à l'ultime tentative du Troisième Reich de reprendre l'initiative contre l'Armée rouge après ses échecs successifs devant Moscou et Stalingrad.

Son nom de code est opération Zitadelle pour l’Oberkommando der Wehrmacht. Elle se solde par un nouvel échec pour le Reich nazi.

Trois armées allemandes regroupant 800 000 hommes soit 70 divisions (50 divisions dont 19 blindées et motorisées, et 20 divisions de réserve) et 2 700 chars se lancent à l’assaut de trois armées blindées de 3 600 chars et d’une armée d’infanterie regroupant 1,3 millions d’hommes, soit 2 millions de combattants sur un front long de 270 km. Le Reich y engage 6 000 avions dont les 1 800 avions des 4e et 6e flottes aériennes et plus de 50% de la totalité de ses disponibilités en blindés.
Tout le potentiel offensif que l'Allemagne avait pu rassembler fut jeté dans l'opération Citadelle. Général Erfurth.

Bien qu'y ayant engagé l’essentiel et le meilleur de ses forces disponibles, la Wehrmacht se heurte à une défense russe opiniâtre, solide et bien organisée, qu'elle ne parvient pas à percer malgré l'ampleur considérable des moyens engagés et subit de lourdes pertes. L'Armée rouge, bien qu'ayant souffert de pertes encore plus importantes, dispose de réserves stratégiques et peut alors lancer deux contre-offensives de part et d'autre du saillant de Koursk, l’opération Koutousov et l'opération Polkovodets Rumyantsev.

Ces contre-attaques rejettent la Wehrmacht sur ses lignes de départ et permettent la libération de deux villes stratégiquement importantes, Orel et Kharkov. La bataille de Koursk constitue également l'une des plus grandes batailles de chars de l'histoire. Comme il était prévisible, l'issue de cet affrontement gigantesque fut exagérée par la suite par la propagande soviétique et minorée par la propagande nazie.

Suite à cette défaite, la Wehrmacht ne parvint plus jamais à reprendre l'offensive sur le front russe, contrainte de subir dès lors une poussée continue, parsemée de défaites allemandes et de victoires russes successives qui allaient conduire à la libération du territoire soviétique de l’occupation nazie puis à la conquête de Berlin par l’Armée rouge. Fin août 1943, il apparaît que l'Allemagne a probablement perdu la Seconde Guerre mondiale.