Pierre Pouyade
Pierre Pouyade est né dans l'Yonne à Cerisiers le 25 juin 1911. Il décède le 5 septembre 1979 d'un cancer à Bandol dans le Var. Il fut un As (huit victoires), résistant, et député français.
D'un père militaire, il étudie à Tonnerre puis à l'EMP d'Autun (actuel Lycée militaire d'Autun) de 1924 à 1928 puis le Prytanée militaire de la Flèche et reçu à Saint-Cyr en 1930 où il optera pour l'aviation pour être breveté pilote en juillet 1934.
1935-1937, affectation à Chartres, il est Lieutenant.
1937-1939, affectation à Reims, il est Capitaine.
Fin 1939, toujours à Reims, il est Commandant.
Jusqu'à octobre 1940, pendant la Campagne de France, en tant que responsable d'escadrille de chasse de nuit, il est crédité d'une victoire probable. Après avoir été abattu, il est transféré en novembre 1940 en Indochine alors sous l'emprise de Vichy et sous influence japonaise. Il prend en charge une escadrille.
Il découvre, avec écœurement, la collaboration de plus en plus marquée des autorités françaises d'Indochine avec l'occupant japonais. Il a l'ordre d'abattre sans sommation les avions américains basés en Chine.
1941-octobre 1942, il organise la résistance contre l'occupant nippon qui vise l'utilisation des appareils français contre les Alliés. Un avion des Flying Tigers est abattu par la DCA française près de la frontière chinoise; les autorités militaires françaises livrent le pilote aux japonais qui l'éxécutent. Bouleversé par cette attitude française, il décide de quitter l'Indochine.
Après avoir dérobé le plan complet de la défense aérienne japonaise en Indochine et laissé à son commandant une lettre corsé, la police japonaise à ses trousses il s'empare d'un avion et fuit vers le nord en direction de la Chine le 2 octobre 1942, de la base de Bach M'ai sous contrôle japonais aux commande d'un Potez 25, totalement dépassé, lent et poussif.
A court de carburant il effectue un atterrissage forcé sur un terrain de fortune à Mongtzeu, au sud de Kunming dans le Yunan. Il est alors recueilli par des Tigres Volants et contacte les FFL à Tchongking et commence un périple de 5 mois.
Novembre 1942- février 1943, Grâce aux aides de son camarade de promotion de Saint-Cyr Jacques Guillermaz et du général américain Joseph Stilwell il monte à bord d'un avion américain à destination de Calcutta.
Un hydravion anglais le conduit ensuite au Caire puis il traverse le Soudan, le Tchad, le Nigéria ou il embarque pour les États-Unis avant de retraverser à nouveau l'Atlantique pour l'Angleterre via l'Islande.
Il arrive à Londres en février 1943 et présenté au Général de Gaulle par le général Martial Valin ce dernier le charge de trouver des volontaires pour le Groupe de Chasse Normandie sur le Front de l'Est, le Chef voulant que la France libre soit présente sur tous les fronts.
En représaille à sa désertion les autorités vichystes d'Indochine le condamnent à mort et confisquent ses biens.
En juin 1943, il rejoint son poste en URSS. Le 17 juillet 1943, suite à la mort au combat du commandant Jean Tulasne, il prend le commandement du Groupe Normandie jusqu'au 12 décembre 1944 ou il est remplacé par le commandant Louis Delfino.
Février 1945, en France pour une permission, il est victime d'un accident d'automobile.
19 avril1945, 8 mai 1945, il finit la guerre à l'est avec le grade de Lieutenant-colonel.
1947-1950, il est au service de Vincent Auriol comme attaché de l'Air.
1950-1953, il est attaché militaire en Argentine.
1953-1956, il occupe de hautes fonctions dans l'OTAN. Le grade de Général de Brigade lui échoit le 1er décembre 1955. Il se retire du service actif.
1956-1966, de par ses relations privilégiées avec l'URSS, il occupe des postes importants dans l'industrie aéronautique en liaison avec cette dernière et les pays du Pacte de Varsovie.
1966-1968, législature en tant que député de Corrèze, UDR.
1968-1973, législature en tant que député du Var, UDR, et conseiller général.
En 1977, il reçoit le Prix Lénine pour la paix.