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Edmond Marin la Meslée

Edmond Marin la Meslée

Avec vingt victoires aériennes (seize sûres et quatre probables) remportées entre janvier et juin 1940, Edmond Marin la Meslée, parrain depuis février 1953 de la Base aérienne 112 de Reims, est l'as français le plus titré de la campagne de France.

Né le 5 février 1912 à Valenciennes, Edmond Marin la Meslée se consacre dès 1929 au pilotage. Ayant obtenu une bourse de pilotage offerte par l'État, il reçoit son brevet de pilote le 1er août 1931 à l'école Morane-Saulnier de Villacoublay.

Pendant la guerre,  il est second à l'escadrille SPA 67, escadrille qui appartient au Groupe de chasse I/5 stationné sur la Base aérienne 112 de Reims sur laquelle il est affecté depuis 1937. Le 1er octobre 1939, Marin la Meslée est nommé lieutenant au groupe de chasse qui, depuis quelques mois, a rejoint le terrain opérationnel de Suippes dans la Marne.

Aux commandes d'un Curtiss H.75, le lieutenant remporte sa première victoire en abattant un Dornier 17 le 11 janvier 1940. Suivront plusieurs victoires contre des Stukas et d'autres appareils. Le 18 juin 1940, alors que la France s'apprête à déposer les armes, le lieutenant Marin la Meslée prend le commandement de l'escadrille en remplacement du capitaine Jean Accart, grièvement blessé à la tête en combat aérien.

Après l'armistice, son groupe traverse la mer Méditerranée et se déploie au Maroc où il est nommé capitaine en 1941. Après l'invasion de l'Afrique du Nord par les Alliés, il reprend le combat en 1943 à leurs côtés, ceux-ci équipant successivement son unité de P-39 Airacobra puis de P-47 Thunderbolt.

Le 4 février 1945, Edmond Marin la Meslée décolle à la tête d'une patrouille de trois avions tandis que deux autres doivent servir de couverture haute. Objectif fixé par le poste de commandement du 1er Corps aérien de Mulhouse : un pont de bateaux qui enjambe le Rhin, à quelques kilomètres de Neuf-Brisach. Au retour, il repère des colonnes ennemies circulant au nord de la forêt du Hart et décide de les mitrailler.

Alors qu’il effectue un second passage sur son objectif pour observer ses résultats, il est touché de plein fouet par un obus de quarante millimètres tiré par la Flak (défense antiaérienne allemande) et s'écrase au cours de sa 232e mission de guerre.

Le sergent-chef Pierre Uhry, son coéquipier, est également abattu par la Flak et s’écrase non loin de l’avion de son chef. Edmond Marin la Meslée, un éclat d'obus logé dans le cervelet, est dégagé de son cockpit et sa dépouille mortelle transportée par les troupes allemandes à Rustenhart où il est abandonné à l'abbé Weber qui se charge de ses funérailles.

Fin février seront célébrées en la cathédrale de Dole les obsèques du pilote de génie, en présence du général commandant du 1er Corps aérien français et du général Bouscat dont l’hommage se termine par ces mots : « Marin la Meslée, je ne salue pas en vous un mort. Rien ne peut mourir de ce qui demeure de vous parmi nous. L’aviation française est marquée à jamais de votre empreinte.

Aussi bien sentons-nous le besoin, nous qui vivons loin de terre, d’être guidés dans le ciel par des phares bâtis sur des sommets inaccessibles. L’autre guerre nous a donné Guynemer ; l’entre-deux-guerres a vu grandir et mourir Mermoz. Cette guerre-ci restera éclairée pour toujours par votre lumineuse figure, Marin la Meslée, pur et grand soldat de l’Air ».

Le commandant Edmond Marin la Meslée repose depuis 1950 à Dessenheim, sur les lieux mêmes du crash de son P-47 Thunderbolt, où une monumentale étoile à cinq branches a été construite pour rappeler le sacrifice de ce glorieux pilote de l'Armée de l'air.