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Gregory « Papy » Boyington

Gregory « Papy » Boyington

Gregory « Papy » Boyington (4 décembre 1912–11 janvier 1988) fut un pilote de chasse américain de l’US Marine Corps titulaire de 28 victoires homologuées dont 6 avec l’AVG (American Volunteer Group ou Flying Tigers de Claire Chennault) en Chine.

C'est en septembre 1941 que Gregory Boyington, alors jeune officier, rejoignit le groupe des volontaires Américains en partance pour la Chine, prenant place dans le troisième et dernier détachement.

Financées par des investisseurs privés, ces opérations mises en place dans le plus grand secret avaient un parfum d'aventure qui ne pouvait que le séduire.

Il reçut ensuite une formation draconienne sous le commandement du capitaine Curtiss Smith, un officier respectueux des règles dont Boyington ne garda pas un très bon souvenir. Peu après ils embarquèrent sur un navire effectuant une ligne régulière entre San Francisco et le port de Batavia, à destination de Java en Indonésie.

Personne ne savait pas alors que les Etats Unis allaient entrer en guère contre le Japon.

Après une traversée bien agitée, parsemées de bagarres, beuveries et jeux de cartes, le groupe arrive au nord de l'ile de Sunda, dans la mer de Java. Pour cacher la nature de leur voyage aux éventuels espions japonais, les volontaires américains avaient de faux passeport et se déguisaient parfois : Gregory Boyington était habillé d'une soutane afin de passer pour un missionnaire !

Cela ne fit guère illusion car le comportant outrancier de Boyington attira l'attention de véritables missionnaires qui démasquèrent la supercherie ! Scandale à bord du navire ! Leurs périples les entraina d'Honolulu vers Java, Batavia et enfin Singapour. C'est là qu’ils firent la connaissance du sultan de Johore, dont l'activité principale était le transport de caisses de Bourbon, premier d'une longue liste de personnages hauts en couleur rencontrés durant son périple en Asie.

Puis vint le temps du départ pour Rangoon, en Birmanie, où il atterrit en novembre 1941. Son groupe débarqua dans un centre d'entraînement en plein cœur de Burma, non loin de Mandalay, et prit le train pour se rendre à Toungoo, où les avions les attendaient. Sur place commença alors une longue et pénible attente de six mois sans aucun soutien logistique.

Boyington y rencontra une future figure de l'histoire de l'aviation américaine, le colonel Claire Chennault, alors âgé de 50 ans, et commandant en chef de leur escadrille.

Dès le 1er décembre 1941, une centaine de chasseurs Curtiss P40 furent convertis en appareils de guerre. L'escadrille fut surnommés "les Tigres volants" en raison, étrangement, d'une tête de requin qui fut peinte sur la partie avant du fuselage en souvenir d'une photo extraite d'un magazine.

Malgré son expérience de pilote, Boyington dut suivre une formation de vol pour affiner sa connaissance de ce type d'appareil. Après trois mois d'inactivité, il put enfin effectuer sa première sortie.

Le 7 décembre 1941, ils furent placés en état d'alerte au moment de l'attaque de Pearl Harbor. Ils se rendirent à Kunming, un lieu plus abrité pour se défendre d'éventuelles attaques ennemies.

Les premiers affrontements avec les chasseurs japonais, les fameux "Zéro", ne tardèrent pas à débuter. Les "zéro" surclassaient aisément les appareils américains ainsi que les Spitfire de la RAF dont l'escadrille fut presque entièrement détruite en quelques jours. Rangoon fut dès lors régulièrement bombardée et deux pilotes du groupe de Gregory Boyington furent abattus.

Néanmoins ils récoltèrent quelques victoires et Duke Hedman, issu du troisième groupe, surnommé "Hell's Angels", fut le premier As américain de la seconde guerre mondiale. Il abattit au total 5 avions japonais le même jour ! C'était le 25 décembre 1941.

Le 2 février 1942, Gregory Boyington effectua une sortie avec son groupe pour tenter de repousser les bombardiers ennemis et obtint sa première victoire personnelle, mais cette mission se termina assez mal pour lui puisqu'il reçut une balle dans le bras. C'est alors qu'il fit la connaissance de deux écossais, Bill adams et Bill Tweedy, qui travaillaient dans le pétrole, en Birmanie, depuis quelques années.

Les deux invitèrent Boyington et six autres pilotes à loger gratuitement dans leur résidence. Un lien d'amitié sur fond de guerre se noua entre eux.

En février 42, alors que la guerre battait son plein, ils profitaient, entre leurs missions, de tous les conforts de leur nouvelle résidence : des domestiques, des chambres individuelles et une nourriture choisie ! Boyington abattit peu après un Zéro puis deux autre appareil ennemi mais son groupe quitta Rangoon devant la tournure inquiétante prise par les événements, et l'hostilité que leur témoignaient les habitants. Ils s'envolèrent en mars 1942 pour Magwee puis Mandalay avant de rejoindre Kunming.

En avril, il revint à Kunming et retrouva le colonnel Chennault pour escorter un groupe de bombardiers russes pilotés par des chinois allant bombarder Hanoi et Haiphong, en Indochine chinoise.

Lors d'une bataille aérienne au dessus de Kunming, Boyington s'écrasa en raison du mauvais état de son appareil. Le médecin militaire ne diagnostiqua aucune blessure corporelle mais lui imposa d'arrêter de boire sous peine de mourir prématurément de l'abus d'alcool !

Durant l'aventure des Tigres volants, Gregory Boyington avait abattu 6 avions japonais, seul trois de ces victoires lui seront crédité. Il faut dire que les pilotes de cette escadrille étaient des mercenaires et qu'ils étaient rémunérés en grande partie aux nombres d'avions abattus.

En juillet 1942, prés d'un an après avoir quitté son pays natal, il rentrait sur un bateau à destination de New York pour être incorporé dans les Marines. Les services administratifs de l'armée lui demandèrent de retourner chez lui en attendant une affectation.

Pendant deux mois, afin de gagner sa vie, il reprit son ancien travail de gardien de voitures, payé moins d'un dollar de l'heure, qu'il avait tenu huit ans auparavant. Il reçut finalement son ordre d'affectation en janvier 1943 à Espiritu Santo, une île sur laquelle était située une base arrière américaine à l'écart des bombardements japonais.

Pendant 4 semaines il va piloter des chasseurs F4F Wildcat pour escorter une escadrille de bombardier sur diverses îles, de Guadalcanal à Bougainville, sans voir le moindre japonais. Puis Boyington part se détendre en Australie où l'alcool et les femmes de petite vertu lui permirent de prendre du bon temps, avec  ses compagnons.

Le retour en service se passe mal. Il est confiné à des taches administratives pour l'ensemble des escadrilles. Cette fonction peu gratifiante fit germer dans son esprit une idée qu'il soumit au colonel "Sandy" Sanderson dont il reçu l'approbation : former une escadrille avec les pilotes et les avions mis en réserve ou non utilisés pour diverses raisons.

Boyington part à la recherche de pilotes pour créer sa propre escadrille. Il se souvient de plusieurs jeunes pilotes rencontrés depuis son séjour dans le Pacifique ainsi que trois pilotes de l'escadrille 122 (John Bergert, Hank Bourgeois et Stan Bailey) qui convenaient parfaitement à ses desseins malgré leur inexpérience au combat.

Ils s'entrainèrent pendant trois semaines durant lesquelles une relation complice s'installa entre Boyington et ses hommes qui le surnommèrent "Papy" en raison de son âge (il avait une trentaine d'année alors qu’il avait entre 19 et 22 ans).

Le nombre 214 fut affecté à leur escadrille, baptisé "Black Sheep" (les moutons noirs).Les ennuis commencèrent pour eux lorsque le colonel Sanderson fut remplacé par le colonel Lard, un officier que Boyington avait connu alors qu'il était simple cadet à Pensacola.

Respectueux à l'extrême du code militaire et de la discipline, ce dernier lui imposa d'arrêter de boire sous peine d'intenter contre lui une action disciplinaire. Les deux hommes se détestaient cordialement mais Boyington finissaient toujours, selon ses dires, par avoir le dernier mot.

L'escadrille fut équipée de 20 F4U Corsair (sur lesquels ils n'avaient que trente heures de vol) et s'envola ensuite pour les îles Russell où une première mission leur fut assigné le 16 septembre 1943 à 7 heures du matin. Boyington dormit mal la nuit précédente car il craignait d'échouer en raison du manque de préparation de ses pilotes.

Les autres unités bénéficiant d'une préparation de plusieurs mois. Ils escortèrent 50 bombardiers pour une mission d'attaque sur Ballale, une petite île fortifiée à l'ouest de Bougainville. Après s'être égaré dans les nuages, ils trouvent la trace des bombardiers au moment même ou une quarantaine de zéros surgissent.

Gregory Boyington abat quatre appareils ennemis et l'escadrille, faute de carburant, rentre à Munda En Nouvelle-Géorgie. Sur le chemin du retour, Il porta assistance à un pilote attaqué par des avions ennemis, et dont le Corsair avait été endommagé, détruisant deux autres Zéros à cette occasion.

Le statut de l'escadrille fut, dès lors, validé par l'état major, ainsi que son appellation.

Le 3 janvier 1944, alors qu’il totalise 25 victoires, Boyington s’envole pour une mission au dessus de la Nouvelle-Bretagne, pour tenter d’égaler le score de Rickenbacker, un autre as de l’USAF.

 

Arrivé à Rabaul a environ 20 000 pieds d’altitude (6000 mètres), Boyington et son ailier, le capitaine G.Ashmun, repèrent des avions ennemies qui monte au travers des nuages.

Les deux pilotes plonge immédiatement, Boyington tire une longue rafale sur le leader et l’abat. En poursuivant les autres Zéro, les deux Corsair sont prit a parti par une vingtaine d’autres Japonais.

Boyington et son ailier réussisse à se dégager et Papy ajoute a son tableau de chasse une autre victoire. A cet instant, Boyington, voit l’avion d’Ashmun en feu et voulant le protéger tire a la volée sur ces poursuivants.

Ce faisant, Boyington se met en mauvaise posture et se retrouve avec plusieurs zéros dans sa queue. Salement touché, il pique à ras des flots et doit sauter en parachute au dessus du pacifique.

Dans l’eau, ses assaillants continuent de le mitrailler et Boyington évite de peu les balles en plongeant à plusieurs reprises. Les Zéros étant enfin partis, il fait un rapide constat de ses blessures, qui semble sérieuses, des lambeaux de cuir chevelu pendaient le long de son front, l’oreille gauche et des lacérations sur les bras et les épaules contiennent des éclats de métal.

Après avoir dérivé pendant plus de 8 heures vers le sud le long des cotes de la Nouvelle-Bretagne, Boyington est repêché par un sous-marin japonais et ramené a Rabaul.

Emprisonné d’abord à Rabaul, il est transféré au camp de Truk, puis a Ofuma prés de Yokohama au Japon, ou il apprend qu’on lui a décerné la Medal Of Honor à titre posthume !!!

Il y reste 20 mois, Élevé au rang de colonel et rendu à la vie civile, il écrit ses mémoires dans le livre « Baa baa blacksheep » dont la série Les Têtes brûlées est inspirée. Il meurt en janvier 1988 d'un cancer à Fresno en Californie et eut le droit à des obsèques militaires au cimetière national d'Arlington ou il est enterré non loin du boxeur Joe Louis.

Il est le père de trois enfants qu'il a peu vus d'un premier mariage dont une fille qui s'est suicidée et un fils qui a intégré l'académie de l'US Air Force en 1959.