Eric Hartmann
Pilote de chasse, l'as allemand au palmarès le plus fourni totalise 352 victoires.
Né dans une famille de passionnés d'aviation (sa mère fonde en 1936 une école de vol à voile), Erich obtient à 14 ans deux brevets de pilote de planeur, puis devient à quinze ans instructeur dans un groupe de vol à voile des Jeunesses hitlériennes.
Il s'engage dans la Luftwaffe en octobre 1940 et entre à l'école de pilote en mars 1941. Ses instructeurs remarquent son talent et l'envoient à l'école de chasse.
Dès la fin de sa formation de pilote, il rejoint le Groupe 3 du Jagdgeschwader 52 (III/JG52) sur le front de Russie en mars 1942 où il pilote un Messerschmitt Bf109, notamment la version Bf109G.
Le 5 novembre 1942, il obtient sa première victoire, un mois après sa première sortie en mission de combat, contre un Sturmovik.
Fin avril 1943, Erich a déjà effectué 110 missions en qualité d'ailier et avec huit victoires à son actif devient leader.
Dès ce moment, il se fixe une règle qu'il respectera en toute circonstance : Ne jamais perdre son ailier.
Blessé et fait prisonnier en août 1943, il parvient astucieusement à s'évader et reprend aussitôt son service et est nommé chef d'escadrille.
Deux mois plus tard son palmarès est de 150 appareils abattus ce qui lui vaut d'obtenir la Croix de chevalier et la Croix de Fer.
En février 1944, il passe le cap des 200 victoires et obtient les feuilles de chêne.
En juillet 1944, poursuivant sur sa lancée, il compte 250 victoires et devient le second Lieutenant seulement à se voir remettre la croix de chevalier avec feuilles de chêne et épées. Lorsqu'il obtient sa 300e victoire en août 1944, il reçoit les diamants et, en septembre 44, le général Galland lui propose de rejoindre son escadrille d'as (la JV 44 dotée des redoutables Messerschmitt Me262.
Hartmann refuse la proposition et, promu Capitaine, reprend le commandement d'un groupe de chasse au sein de son escadrille.
Avec la fin de la guerre, les conditions de combat sont de plus en plus catastrophiques pour la Luftwaffe : fin 44, il est ainsi confronté seul à neuf P51 Mustang et après en avoir abattu un, ne doit qu'à son adresse d'échapper aux tirs des huit autres.
Il abat son 352e avion, score le plus élevé de tous les temps obtenu par un pilote de chasse, sur la plus évoluée des versions du Messerschmitt, le Bf109K-4, le 8 mai 1945, jour de la capitulation.
Il tombe aux mains des américains et est livré aux Soviétiques, il est condamné à dix ans de prison comme criminel de guerre.
Libéré en 1955 grâce à l'intervention du chancelier Adenauer, il intègre la nouvelle Luftwaffe créée en 1956 avec l'appui des américains.
Il est transformé aux Etats-Unis sur le matériel de l'OTAN, le F84, après s'être refait la main sur les T6 et T33.
De retour en Allemagne, il prend le commandement de la première escadrille de chasse à réaction allemande JG 51 Richthofen.
Après quelques déboires avec sa hiérarchie, il est mis à la retraite en 1970 avec le grade de Colonel (Oberst).
Son chef d'escadrille lui a enseigné sa tactique de prédilection qui explique en partie son immense palmarès : le tir à bout portant. Hartmann est le pilote qui avait le meilleur rendement munitions utilisées/avion abattu.
Sa première qualité était sa capacité à observer le ciel (il était toujours le premier à repérer les avions ennemis, parfois plusieurs minutes avant ses coéquipiers). Sa tactique de combat reposait sur 4 principes : observer - décider - attaquer ou attendre - partir. Il s'agissait de localiser l'ennemi, décidé s'il est possible d'attaquer immédiatement par surprise ou d'attendre le moment opportun, puis rompre le contact immédiatement.
Contrairement à d'autres as, Hartmann prenait grand soin à ne jamais perdre un de ses ailiers. Il n'en perdit d'ailleurs aucun, fait assez remarquable, ce qui a fait pour sa renommée bien plus que ses victoires et ses décorations.
Sa devise était : "Le pilote qui a vu l'autre en premier détient la moitié de la victoire."
Les Soviétiques le surnommèrent le démon noir du sud. Il nommait toujours ses avions KARAYA et les ornait d'un cœur rouge percé d'une flèche.
Vers la fin de la guerre, après avoir abattu un bombardier russe, il fut témoin de combats aériens entre Américains et les Soviétiques, ces derniers croyant qu'ils avaient été attaqués par les Mustangs de l'USAAF.