Les mitrailleuses

Les Mitrailleuses

Au cours de la Première Guerre mondiale l'emploi de la mitrailleuse se diversifie et on commence à en monter sur des avions.

Le combat aérien naît, au début de la Première Guerre mondiale, de la frustration des équipages d'avions de reconnaissance croisant l'ennemi dans les airs sans pouvoir le combattre. Des expédients sont tout d'abord employés, y compris des armes de poing et d'épaule, voir des grappins.

Très rapidement des Allemands utilisent une puissante mitrailleuse qui fait des ravages au sol et le deuxième homme d'équipage, dit observateur, devient aussi mitrailleur après le montage d'une tourelle et d'une mitrailleuse.

Le tir vers l'avant est cependant alors rendu impossible par la présence de l'hélice (sauf sur les quelques avions à hélice propulsive), ce qui interdit le tir en poursuite et l'emploi de monoplaces pourtant plus performants. Le Français Roland Garros conçoit le premier un système surmontant cette difficulté après avoir tiré au revolver à travers un ventilateur puis constaté que peu de projectiles touchèrent les pales.

Il monte une mitrailleuse sur son capot moteur et place sur l'hélice de petites pièces métalliques déviant les rares balles qui risqueraient de l'endommager.

Après sa capture et son interrogatoire l'idée est reprise par Anthony Fokker qui décide de l'améliorer en concevant un ensemble mécanique bloquant le tir lorsqu'une pale de l'hélice se trouve devant le canon de la mitrailleuse. La synchronisation du tir de la mitrailleuse à travers les hélices est née, et avec elle l'avion de chasse.

D'autres systèmes sont testés, en particulier une mitrailleuse placée sur l'aile supérieure tirant vers l'avant au-dessus du plan de rotation de l'hélice, comme sur le Nieuport 11. Mais les systèmes à synchronisation, bien que plus lourds et complexes, se révèlent supérieurs car, placés au plus près de l'axe de vol, facilitent la visée. On observera aussi des systèmes de tir à travers l'axe de l'hélice, creux ; cependant, outre sa complexité, un tel système ne peut concerner qu'une seule arme. Le nombre de mitrailleuses montées sur chaque appareil augmente rapidement, atteignant quatre.

L'évolution ralentit dès la fin du conflit et ce n'est qu'au début des années trente que des mitrailleuses sont parfois montées à l'intérieur des ailes, dont l'épaisseur a depuis augmenté. Le nombre d'armes intégrées dans chaque appareil augmente encore (le Hawker Hurricane intégrera douze mitrailleuses de 7,7 mm).

À l'orée de la Seconde Guerre mondiale, les armes utilisant les munitions de fusils deviennent insuffisantes car la construction métallique et les plaques de blindage protégeant le pilote et les organes essentiels des avions, les rendent beaucoup plus robustes que ceux du premier conflit. L'utilisation de vannes auto-obturantes réduit par ailleurs les risques d'incendies consécutifs à un endommagement de réservoir.

Les mitrailleuses lourdes (en particulier la Browning de 12,7 mm et ses équivalentes) commencent à supplanter les modèles plus légers et la plupart des pays se tournent peu à peu vers le canon-mitrailleur dont les effets sont plus dévastateurs. Les mitrailleuses sont néanmoins conservées car leur cadence de tir plus élevée (certains modèles tirent plus de mille deux cent coups par minute) augmente le nombre d'impacts durant des fenêtres de tir de plus en plus courtes.

Les Etats-Unis choisiront même de les adopter exclusivement, délaissant presque les canons. Cette décision réduisit le nombre de types de munitions en dotation et facilita la logistique.

Par ailleurs le déclenchement de tir par commande électrique ou pneumatique interposée simplifia la coordination d'armes multiples et la synchronisation avec l'hélice.

 Les systèmes pneumatiques seront toutefois rapidement abandonnés car ils induisent une latence préjudiciable lors des combats durant lesquels la durée d'une passe de tir ne dépasse guère une seconde.

La commande électrique devient elle-même moins intéressante, ainsi que le montage dans les ailes dès 1944, avec l'apparition d'appareils à réaction supprimant le problème de l’hélice.

La mitrailleuse était un bon moyen de défense pour  les bombardiers et les avions et de reconnaissance face aux chasseurs, la légère tourelle installée à l'arrière cédant progressivement sa place à des tourelles de plus en plus sophistiquées. Les plus lourdes doivent bientôt être assistées électriquement ou hydrauliquement, pour être pointées assez rapidement sur des chasseurs de plus en plus rapides.

Pendant la Seconde Guerre mondiale ces systèmes défensifs très complets couvrent toute la périphérie de l'avion, en particulier sur la « forteresse volante » B17. Après la guerre la télécommande se généralise car l'équipage utilise les armes à partir de compartiments pressurisés rendus nécessaires par les nouvelles altitudes de combat. Les équipements de conduite de tirs assistés par radar rendent ensuite ces armes efficaces à des distances importantes, augmentant l'intérêt du canon dont la portée est supérieure, lequel finit même par remplacer la mitrailleuse lourde.

Par la suite le développement du missile air-air, en offrant le moyen à des appareils légers et rapides d'attaquer à distance de sécurité (hors de portée des canons de défense) relègue tout cela au profit des contre-mesures électroniques et de la furtivité.

Exemple d’une réussite : La Browning M2

La Browning M2 est une mitrailleuse lourde de calibre 12,7  mm, une munition également connue sous le nom de 50 BMG.

La conception de la M2 remonte à la fin de la première guerre mondiale.

Elle est le fruit du travail de John Moses Browning et montre une longévité peu commune.

La M2 est un dérivé d'une mitrailleuse moyenne chambrée en 7,62mm.

La munition fut initialement développée pour une application anti-aérienne mais la M2 fut également adoptée pour une utilisation au sol en 1921 par les forces armées des États-Unis sous le nom de Model 1921.

A cette époque, elle était efficace contre l'aviation et contre les blindés. Elle connaît un grand nombre de désignation et constitue la principale arme utilisant la puissante munition de 12,7mm qui est un des standards de l’OTAN.

Tout au long de sa carrière, elle a connu l'épreuve du feu à de nombreuses reprises, notamment lors de la Seconde Guerre mondiale.

Elle est encore en activité de nos jours dans de nombreuses armées.

Spécification de la Browning M2 :

  • Type : automatique.
  • Date de création : 1921.
  • Munitions : 50 BMG 12.7mm.
  • Cadence de tir : 500 coups/minutes.
  • Vélocité : 930m/s.
  • Portée pratique : 1800 m.
  • Masse (non chargé) : 38,1 kg.
  • Masse (chargé) : 55,66 kg (avec 105 obus).
  • Longueur : 1653 mm.
  • Longueur du canon : 1143 mm.
  • Capacité : bande de 105 coups

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